Dans le monde entrepreneurial, on parle souvent d’innovation, de croissance, de stratégie. Mais un aspect est souvent passé sous silence : la charge mentale. Ce poids invisible que portent plus particulièrement les dirigeants, notamment dans le secteur exigeant du bioalimentaire.
Une pression constante, souvent solitaire
À Montréal, des entrepreneurs comme Julien Reignier, fondateur de Point G Macarons, et Katell Burot, cofondatrice de Carrément Tarte, incarnent cette réalité. Leurs parcours révèlent une facette méconnue de l’entrepreneuriat : celle de la solitude dans la prise de décisions critiques, de l’incertitude permanente et de la difficulté à se déconnecter.
La pandémie, catalyseur et révélateur
Si certaines opportunités ont émergé, notamment en matière d’expansion et d’investissement, la pandémie a aussi laissé des cicatrices. Le retour à une soi-disant « normale » a été brutal. Baisse de la demande, hausse des coûts des intrants, ventes stagnantes… Un cocktail difficile à digérer pour bon nombre d’entrepreneurs.
C’est dans ce contexte que la santé mentale devient un enjeu crucial. La pression accumulée ne s’évapore pas une fois la crise passée. Elle continue de peser dans le quotidien entrepreneurial.
L’accompagnement, un indispensable
Pour faire face, il devient essentiel de s’entourer et de se faire accompagner. Des coachs professionnels existent et jouent un rôle fondamental. Grâce à leur expertise, ils aident les entrepreneurs à prendre du recul, à poser des limites, à retrouver un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle.
Dans cet épisode nous avons eu la chance d’aborder ces enjeux en profondeur avec Catherine Dulude, coach professionnelle et fondatrice d’Atman & Co. Sa présence a permis d’ouvrir la discussion sur la réalité de la charge mentale, les outils concrets à mettre en place et l’importance de briser le tabou.
Ces ressources humaines et professionnelles permettent aux entrepreneurs de s’aligner avec leurs priorités, de mieux gérer le stress quotidien et, surtout, de ne plus porter seuls le poids de toutes les décisions.
Briser le tabou pour avancer
Parler de charge mentale, c’est reconnaître une réalité. C’est accepter que même les entrepreneurs les plus brillants ont besoin d’aide. C’est aussi ouvrir la voie à une culture d’entreprise plus humaine, où performance rime avec bien-être.
Dans le secteur bioalimentaire de Montréal, malgré les embûches, de nombreux entrepreneurs continuent de faire preuve d’une résilience admirable. Ils réinventent leurs modèles, adaptent leurs visions et avancent, jour après jour.
Il est temps de briser le tabou et d’instaurer un dialogue ouvert sur la santé mentale en affaires. Car soutenir les entrepreneurs, c’est aussi soutenir la vitalité économique et sociale de nos communautés.
Le CIBÎM, un accompagnateur sur mesure
Au CIBÎM, nous croyons profondément à la force du partage d’expériences et à l’importance de bien s’entourer. Sortir de sa routine d’entrepreneur ou de solopreneur est essentiel pour garder le cap, prendre du recul et se sentir compris.
C’est pourquoi nous créons régulièrement des espaces de rencontres informelles et bienveillantes, comme nos soirées “potluck”, où les transformateurs alimentaires se réunissent dans le local de l’un d’eux, chacun apportant un plat à partager. Ces moments permettent non seulement de briser l’isolement, mais aussi de discuter librement de ses doutes, questions ou défis du quotidien.
Nous avons aussi lancé le Club des femmes en agro, un espace dédié où les femmes entrepreneures peuvent échanger entre elles dans un climat sécurisant, à travers des activités comme des sorties au théâtre, des pique-niques au parc ou encore des soirées dégustation de vins. Ces instants de détente permettent de tisser des liens, d’oser se livrer, et de se soutenir entre pairs.
L’équipe du CIBÎM est également à l’écoute de ses membres, non seulement pour les accompagner dans leurs enjeux professionnels, mais aussi pour être présente face aux réalités humaines que l’entrepreneuriat entraîne.
Parce que la charge mentale des entrepreneurs est un défi invisible mais bien réel, nous continuerons à créer des ponts, des lieux d’écoute et de rencontre, pour avancer ensemble.
Un grand merci à notre animatrice passionnée et impliquée, Catherine Lefebvre, co animatrice de l’émission On s’appelle et on déjeune, un balado de Radio-Canada OHdio à propos de l’alimentation et propriétaire de laboîte de production de balado, La Petite histoire.